Je suis tremblante, des vibrations dans mes doigts, dans mon corps. Il me faut de la chaleur, beaucoup, pour m'en envelopper et me lover dedans. Ces souvenirs qui ne me quittent pas, je m'en voudrais les étrangler, serrer leurs cous délicats qu'est le mien et les faire taire dans ma tête.
Toujours je revois cette scène comme si j'étais de l'extérieur. Et je ne comprends pas. Je l'aime. Oui mais pas comme ça. Ça, c'est quoi ? Je l'aime. Il m'aime. Alors, dit il, nous devons nous donner du plaisir. Ça se fait entre grand père et petite fille, mais c'est un secret. Il ne faut pas le dire à mamie, ça la rendrait triste.
Et puis Ça recommence. Je regarde le papier peint. Eternel papier peint. Je crois que je le garderai en mémoire toute ma vie. C'est à ce moment là (ou à un autre ?) que tu m'as coupé les ailes. Fracassée. Je suis condamnée à écrire et encore écrire ces moments là, comme un disque rayé. J'en peux plus de voir ta gueule, d'entendre le son de ta voix, de te voir mâcher la nourriture, de te voir saisir les objets, de te voir regarder la télévision. En fait, je ne t'aime pas, je te hais.
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