Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

derrière la porte

21 février 2011

Karaba

sorci_reJe suis une sorcière. J'en ai les cheveux longs, crépus, pas coiffés, une grande taille. Oui, les sorcières sont grandes, il n'y a pas d'enfant-sorcière. Il y a des sorcières en devenir, là où il y a abus.

Je crie sur mes enfants en ouvrant de grands yeux, des yeux de sorcière. Je sens battre mon sang. J'ai des mauvaises pensées.

Et j'attends toujours qu'un petit Kirikou vienne m'enlever l'épine que j'ai dans le dos (dans le ventre ?). Ainsi je perdrais tous mes pouvoirs mauvais sur mes enfants et je pourrais réapprendre la vie normale. Juste, loin du sorcier qui m'a enfoncé l'épine avec des mots doux et des gestes durs (ou est ce l'inverse ? me souviens plus).

Publicité
Publicité
16 février 2011

Un rêve percutant et dur

MOn père vivait tranquille. En face de sa maison, des jeunes filles -coquines- 15 ans ? Et puis l'une d'entre elle est venue, pleurant, accusant mon père.

"Il m'a violé".

Je ne peux l'imaginer. Mon père droit, fidèle, loyal, présent, qui suit la ligne. Je ne peux le croire.
Pourtant un jour je me suis dit "ne remet jamais en question la parole d'un enfant". Mais j'aime mon père. Je le crois innocent. Mais je le crois coupable de ce viol.

Je ne sais pas.

je ne sais plus. Je l'aime. Je dois prendre une décision. Couper les ponts ou pas ? déposer plainte ou pas ?

Je comprends maintenant ma mère. Comment séparer le bien du mal ? L"amour de la haine ?

Finalement c'est le bien qui gagne - l'amour - Mais que faire du noir ? QUe faire des attouchements, que faire des viols ? Elle les balaie d'une main. Mais ce mal est incrusté dans sa tête et la fait terriblement souffrir. Elle s'occupe de son père, et puis elle pleure. Elle ne veut pas dire. Ne veut plus en parler. Comme si le silence pouvait effacer le mal...

moi j'ai choisi le mal : je ne veux revoir mon grand père que sur son lit de mort.

La douleur je la sors, je l'exprime, je l'extirpe de mon crane. Je la montre. Alors on me plaint. Oui j'ai toujours mal à la jambe. Oui j'ai toujours mal au dos, mal à la tête... la douleur prend le chemin ouvert, comme une rivière suit son lit.

je comprends mieux ma mère. Je suis étonnée : elle est courageuse. Moi à sa place je crois que je me serais pendue.

14 janvier 2011

deux femmes

dans un pays en guerre...
acrylique sur papier.

femmes_en_guerre
8 janvier 2011

Je m'accroche... comme au

sèche linge, je pendouille en m'effeuillant.

Elle m'a mis un coup de couteau cet hiver. Ma mère a fermé la porte sur nos histoires, la sienne et la mienne. Elle refuse désormais d'en parler , et elle refuse de se sentir coupable de m'avoir laissé avec lui en vacances. J'ai l'impression qu'elle nie le tout, y compris ma souffrance. Mais avec qui en parler si ce n'est avec elle ? et si j'ai des questions ? Elle me doit cela.

elle renie le passé, mais tout dans sa nouvelle maison n'est que dévotion aux gens du passé. Je ne comprends pas cette ambivalance. Elle continue de s'occuper de son père comme s'il était le bon sammaritain. J'ai juste envie de le comir, encore une fois.

Et mes enfants absents, c'est mon angoisse qui monte qui monte, qui m'emplit de vide. Comme si j'allais m'effondrer sur moi même. Seule ligne qui me maintienne à flot : Bach.

2 novembre 2010

yaourts au bengladesh

ce yaourt apporte 30 % des besoins nutritionnels ds enfants, dont 70% souffre, dans la région de bogra, de malnutriction.

Octobre 2010, acrylique et crayons de couleur.

les couleurs, comme sur le tableau précédent, sont faussées par la prise en photo

yaourt
Publicité
Publicité
2 novembre 2010

jeune femme congolaise

qui a été violée par des bandes armées, devant ses enfants.
acrylique et crayon de couleur. Octobre 2010
femme_congolaise

27 février 2010

la poupee

Je suis une poupée
une jolie poupée
coiffée de longues anglaises brunes
mes yeux s'ouvrent et se ferment
et j'aime à jouer à cache chache
pour qu'il ne me retrouve pas
j'ai bien une gorge, mais elle est muette
ma tête oscille... dans quel sens ?
Je suis une poupée, toute jeune
que ma maman prend plaisir à habiller,
je suis une poupée aux grands yeux marrons
qui s'écarquillent pour dire non
je suis une poupée d'enfant
8 ans, le jeu de ma mère et le sexe presque lisse
je ne comprends rien
je ne suis qu'une poupée
le jeu de mon grand père
qui aimait me deshabiller
pendant que je ne savais pas dire non
je suis une poupée
a laquelle on a cousu la bouche
a laquelle on a ouvert le sexe
je suis une poupée
que l'on a forcé à ouvrir les yeux
je suis toujours cette poupée
recousue, regonflée, vieillie
difforme
j'ai été sa poupée
entre ses mains,
une poupée sans âme.
Mon âme est au ciel,
mon corps usé et abusé est sur terre,
mon esprit divague...

poupee1

24 février 2010

24 février 2010, j'en suis toujours au même point

Je suis tremblante, des vibrations dans mes doigts, dans mon corps. Il me faut de la chaleur, beaucoup, pour m'en envelopper et me lover dedans. Ces souvenirs qui ne me quittent pas, je m'en voudrais les étrangler, serrer leurs cous délicats qu'est le mien et les faire taire dans ma tête.

Toujours je revois cette scène comme si j'étais de l'extérieur. Et je ne comprends pas. Je l'aime. Oui mais pas comme ça. Ça, c'est quoi ? Je l'aime. Il m'aime. Alors, dit il, nous devons nous donner du plaisir. Ça se fait entre grand père et petite fille, mais c'est un secret. Il ne faut pas le dire à mamie, ça la rendrait triste.

Et puis Ça recommence. Je regarde le papier peint. Eternel papier peint. Je crois que je le garderai en mémoire toute ma vie. C'est à ce moment là (ou à un autre ?) que tu m'as coupé les ailes. Fracassée. Je suis condamnée à écrire et encore écrire ces moments là, comme un disque rayé.
J'en peux plus de voir ta gueule, d'entendre le son de ta voix, de te voir mâcher la nourriture, de te voir saisir les objets, de te voir regarder la télévision. En fait, je ne t'aime pas, je te hais.


ange_de_la_paix

23 février 2010

cercle

Tournent les idées
de mort
de vie
de plaie
pour faire sortir l'ordure
le malodorant au parfum de sexe
tourne le couteau
et écarte les lèvres
transpercées

ma mère
qui a connu les caresses maudites
m'a remise entre ses mains
pour que je sois sa poupée
son objet
brulure sans objet, de la main fraiche
qui cherche
et qui fouille
qui m'impose son désir
sur mon corps d'enfant

depuis quand je me pose la question
ma chair n'est pas née d'un inceste
mais mon âme, oui.
Cet homme, mon grand père
est aussi mon père et
a été mon amant
il a presque trouvé le chemin du plaisir
et ça me tue.




dali_l_immense_femme


Image : Dali - l'immense femme

16 janvier 2010

là où j'en suis ...

Il fait froid. Je sens encore le cancer lui ronger la chair, je sens encore le souffle du vent sur la peau nue de son crane, je sens encore la douleur, au plus profond, le brûler. Je suis marquée dans ma chair, encore et toujours mon corps doit subir l'assaut des fous et de la maladie, j'en ai mal à la peau, à l'intérieur de la peau.
Ca me brûle et me percute, ça me retourne les entrailles. J'avale des cachets, des petites pilules qui feront dans ma poitrine comme fait la mousse du bain sur la peau : de la douceur et de l'apaisement. Il me fait ça. Je suis droguée, pour pouvoir ocntinuer à vivre, c'est un mal nécessaire.
Le cancer est trop bien enraciné dans ma peau. J'ai l'impression que je l'aurai à jamais. Que sa souffrance reviendra sans cesse, en boucle, comme une mauvaise chanson.
Comme s'il avait exprimé par sa maladie la honte et le mal être qui pèse sur les femmes de ma famille. Je me sens coupable. Si je n'avais pas accepté d'être victime peut être n'aurait-il pas été malade ?...

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
derrière la porte
Publicité
Publicité