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derrière la porte
16 mars 2008

mes autres enfants, mes enfants africains

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mes autres enfants, mes enfants africains.

Pretez-moi votre peau, j'ai besoin d'un manteau d'odeurs.

Pretez-moi votre peau j'ai besoin d'un manteau épais et dur, souple et froid comme une nuage. Un manteau qui glace le sang, un manteau de vieux cuir épais et solide.

Vos odeurs sont épaisses et solides, enfants d'afrique, mes enfants. Entourez-moi de vos corps-odeurs, je serais alors suffisement bien pour m'occuper de vous comme une mère le ferait des enfants sortis de son ventre.

Enfants des mères, enfants des pères, qu'avez-vous tant besoin que vous veniez le chercher près de moi ? La peau des livres blancs.
Vous entendez pourtant que je crie aussi fort que vos parents.
Voius voyez la douleur physique qui me paralyse et me fait parfois perdre mon sang froid.

Peut être - c'est présomptueux - peut être avons nous tous besoin d'une autre peau ? Je leur prête ma peau de livres, ma peau de blanche pour les calins et les tartines. Je leur donne le métissage par une annonce officielle "grande soeur", "marraine"...

Ils me prêtent le rempart de leur peau noire, la douceur rassurante de leur odeur. La douceur de syllabes et de sons inconnus par les français. Ils me prêtent la rectitude d'une tradition ou d'une religion.

Je leur donne l'écrit, ils me donnent l'oral. Moi qui ai tant besoin de parler, de dire...
Il y a une "maladie du dire" dans notre famille. Pour beaucoup d'africains, ce sont les mots qui ont fabriqués les hommes : Le Verbe.

poisson_noir_et_blanc


Alors il me faut construire en moi une entité à l'enveloppe solide et souple, qui soit contenant et contenu. Une enveloppe tissée de mots, comme les livres tentent de l'être.

En attendant ils sont là, fidèles, gravitationnels, se succedant auprès de moi.

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