Me voilà retournée dans mes angoisses d'un an auparavant. Paravent de mes nuées noires : le cancer de mon fils, qui a remis tout derrière ce qui faisait mal.
Un an passe, il est malade, longtemps, douloureusement, puis plus. Ses cheveux effeuillés sont de nouveau épais et solides. Je suis restée immobile et en apnée pendant tout ce temps. Je remonte prendre enfin une goulée d'air, mais c'est un poison qui s'infiltre dans mes poumons, jusqu'au fond. J'en ai mal à la poitrine. J'ai un trou à la poitrine, par où circulent des humeurs douloureuses.
J'ai dû mettre de la musique pour savoir où je suis et je dois écrire sur un bête forum pour laisser un semblant de trace, une preuve de mon existence dans le monde. Parce que je fuis de toute part, je perds mon bonheur par mille trous que l'on m'a fait.
Ca m'étreint. Et dans ma tête je n'ai plus de lumière. Je ne crois pas que je vais me relire. Pourquoi faire ? L'essentiel c'est l'hémorragie de lettres les unes à coté des autres et qui font sens comme s'égrainent les notes du piano. sens giratoire, d'ailleurs, var je tourne en rond, juste pour dire : "je me sens mal".
Et sont loin de moi mon mari absent et mes enfants endormis.
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