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derrière la porte
27 septembre 2008

L'homme-boeuf - réflexions

Je le vois haletant, transpirant, mort de peur. et il avait de quoi avoir peur : il était mort, mais il avait mal. Nous allions lui faire encore plus mal, en lui mettant de la graisse sur ses moignons. Pauvre homme, pauvre boeuf, pauvre être. Vivant, il ne l'était plus, il ne voulait pas nous croire. Il ne voulait pas nous laisser faire. Il le fallait pourtant. Il était déjà mort, c'était irrémédiable. On ne pouvait pas le ramener à la vie.

Qui pourrait être cet homme-boeuf ?

Si c'était mon grand père. Il serait emmasculé. Il serait celui que je veux pousser dans la tombre, avec pour dédouannement les rituels de mort. Il serait un être pauvre, fragile, qui n'a plus le pouvoir. Le pouvoir serait entre les mains des femmes qui pourraient faire de lui ce qu'elles souhaitent et qui pourraient avoir la capacité et le besoin de lui faire du mal. Si cet homme-boeuf était mon grand père, nous serions  celles qui veulent le mettre dans la tombe.

Si j'étais cet homme-animal. Je serais terrifiée à l'idée d'avoir les membres coupés, je serais dans une douleur immense, je serais dans le refus total de la mort. Je ne suis pas encore morte puisque je pense et que je ressens. Et ces trois femmes plein de violente gentillesse me tournent autour et me détournent, afin de m'administrer le rituel. Après ce rituel je serai bonne à enterrer. Les trois femmes veulent donc me tuer. Elles vont aussi me faire mal. A quoi ça rime ? Ne pourraient-elles pas me laisser en paix ?

cette mort serait-elle symbolique ? la petite mort que mon grand père m'a infligé ?

Ces jambes amputées sont elles en lien avec ma jambe douloureuse ?

Si cet homme-boeuf était mon père : je ne peux l'imaginer. Mon père n'est pas un boeuf.
Si cet homme-boeuf était mon mari : idem.

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